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Hommage a  Simone Veil 

 

 

 

Un symbole s’envole aujourd’hui. Rescapée d’Auschwitz, Simone Veil a fait de la lutte pour les droits des femmes son combat. Une bataille contre le sexisme,  la misogynie et contre le racisme. De 1979 à 1982, première Présidente du Parlement européen, Ministre d’État, Ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, elle est l’incarnation de la vigilance et de la détermination.

Elle n’a, et ce malgré les menaces de morts qu’elle a reçues, jamais reculé, jamais cédé et continué son combat pour le droit des femmes. Sa détermination à offrir aux femmes la possibilité de choisir et son combat pour la liberté, ne peuvent qu’être salués aujourd’hui. Voici 14 citations puissantes de Simone Veil.

Lettre de Simone Veil a l'Academie Francaise

Les rescapés d’Auschwitz ne sont plus qu’une poignée. Bientôt, notre mémoire ne reposera plus que sur nos familles, sur l’Etat, mais aussi sur les institutions qui en ont fait leur mission, notamment celles en charge des lieux où vous vous trouvez aujourd’hui. Elle sera aussi la source d’inspiration d’artistes et d’auteurs, comme un objet qui nous échappe pour le meilleur et pour le pire. Notre mémoire, surtout, doit être intégrée et conciliée avec l’enseignement de l’histoire à l’école, faisant des élèves comme des professeurs des relais essentiels de cette nécessaire transmission.

Il vous appartiendra de faire vivre ou non notre souvenir, de rapporter nos paroles, le nom de nos camarades disparus. Notre terrible expérience aussi de la barbarie poussée à son paroxysme, flattant les instincts les plus primaires de l’homme comme les ressorts d’une modernité cruelle.

L’humanité est un vernis fragile, mais ce vernis existe. En parlant de ce monde à part que fut celui des camps et de la tourmente dans laquelle les Juifs furent emportés, nous vous disons cette abomination, mais nous témoignons aussi sur les raisons de ne pas désespérer. D’abord, pour certains d’entre-nous, il y eut ceux qui nous aidèrent pendant la guerre, par des gestes parfois simples parfois périlleux, qui contribuèrent à notre survie. Il y eut la camaraderie entre détenus, certes pas systématique, dont les effets furent ô combien salutaires. Et puis, pour cette infime minorité qui regagna la France en 1945, la vie a été la plus forte ; elle a repris avec ses joies et ses douleurs.

Puissent nos rires résonner en vous comme notre peine immense.

Notre héritage est là, entre vos mains, dans votre réflexion et dans votre cœur, dans votre intelligence et votre sensibilité.

Il vous appartient que la vigilance ne soit pas un vain mot, un appel qui résonne dans le vide de consciences endormies. Si la Shoah constitue un phénomène unique dans l’histoire de l’humanité, le poison du racisme, de l’antisémitisme, du rejet de l’autre, de la haine ne sont l’apanage d’aucune époque, d’aucune culture, ni d’aucun peuple. Ils menacent à des degrés divers et sous des formes variées, au quotidien, partout et toujours, dans le siècle passé comme dans celui qui s’ouvre. Ce monde là est le vôtre. Les cendres d’Auschwitz lui servent de terreau.

Pourtant, votre responsabilité est de ne pas céder aux amalgames, à toutes les confusions. La souffrance est intolérable ; toutes les situations ne se valent pourtant pas. Sachez faire preuve de discernement, alors que le temps nous éloigne toujours plus de ces événements, faisant de la banalisation un mal peut-être plus dangereux encore que la négation. L’enseignement de la Shoah n’est pas non plus un vaccin contre l’antisémitisme, ni les dérives totalitaires, mais il peut aider à forger la conscience de chacun et chacune d’entre-vous. Il doit vous faire réfléchir sur ce que furent les mécanismes et les conséquences de cette histoire dramatique. Notre témoignage existe pour vous appeler à incarner et à défendre ces valeurs démocratiques qui puisent leurs racines dans le respect absolu de la dignité humaine, notre legs le plus précieux à vous, jeunesse du XXIe siècle.

Simone Veil

 

CITATIONS DE SIMONE VEIL

« Ma revendication en tant que femme c’est que ma différence soit prise en compte, que je ne sois pas contrainte de m’adapter au modèle masculin »

« L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. »

« La plénitude de l’amour du prochain, c’est simplement d’être capable de lui demander : « Quel est ton tourment ? »

« Venus de tous les continents, croyants et non-croyants, nous appartenons tous à la même planète, à la communauté des hommes. Nous devons être vigilants, et la défendre non seulement contre les forces de la nature qui la menacent, mais encore davantage contre la folie des hommes. »

« Le présent, nous y sommes attachés. L’avenir, nous le fabriquons dans notre imagination. Seul le passé, quand nous ne le refabriquons pas, est réalité pure. »

« Et puis, autre chose me gêne dans ses droits de l’homme prétendument universels, c’est que, précisément, ils ne le sont pas. Il y a toujours deux poids, deux mesures. »

« On meurt pour ce qui est fort, non pour celui qui est faible. Mourir pour ce qui est fort fait perdre à la mort son amertume. »

« Nous ne sommes plus des personnes humaines, seulement du bétail. Un tatouage, c’est indélébile. C’était sinistrement vrai. À compter de cet instant, chacune d’entre nous est devenue un simple numéro, inscrit dans sa chair ; un numéro… »

« Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles différent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême. »

« Plus tard, mais très vite, le destin s’est ingénié à brouiller des pistes qui semblaient si bien tracées, au point de ne rien laisser de cette joie de vivre. »

« Il est vrai que pour y parvenir (carrière de magistrat), il me fallait suivre un stage de deux années et préparer les épreuves du concours, tout en élévant nos trois enfants et en m’occupant de la maison… Le parcours était semé d’embûches, mais c’était mal me connaître que d’imaginer que j’abandonnerais la partie dès les premiers obstacles. Pourtant, ceux-ci n’ont pas manqué. »

« Un nouvel enGagement doit être pris pour que les hommes s’unissent au moins pour lutter contre la haine de l’autre, contre l’antisémitisme et le racisme, contre l’intolérance. Les pays européens qui, par deux fois ont entraîné le monde entier dans des folies meurtrières ont réussi à surmonter leur vieux démons. C’est ici, où le mal absolu a été perpétré, que la volonté doit renaître d’un monde fraternel, d’un monde fondé sur le respect de l’homme et de sa dignité. »

« La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d’une bonne conscience individuelle : ce n’est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l’est. »

« Ce bonheur est difficile à restituer en mots parce qu’il était fait d’ambiances calmes, de petits riens, de confidences entre nous, d’éclats de rire partagés, de moments à tout jamais perdus. C’est le parfum envolé de l’enfance »

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