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Alors comment c’était le concert d’Aznavour en Israël le 15 mars dernier?

 

C ‘est pleine d’émotion que j’arrive une heure à l’avance au Nokia de Tel Aviv. Cette fois-ci je ne raterai en aucun cas le show (surement le dernier) de Charles Aznavour. Je dis ça mais, il était venu en Israël, il n’y a pas si longtemps, c’était en novembre 2013, je n’avais pas pu m’y rendre.

 

La salle est à moitie vide. mais petit à petit, elle se remplit et est presque pleine quand le maestro apparaît.

 

On le voit difficilement, malgré une place que j’ai acheté 600 shekels! Heureusement qu il y a deux écrans géants pour agrandir sa silhouette.

 

Il prévient tout de suite : “J’ai 90 ans  et j’ai besoin d’une chaise sur laquelle m’appuyer de temps en temps ». Il prévient aussi qu ‘il n’ y aura pas plus de chansons que celles prévues au programme.

 

Voila , le ton est donné mais on lui pardonne.

 

C ‘est le maestro qui chante et nous sommes tous pendus à ses lèvres, attendant cet instant sublime où nous allons retrouver les émotions de notre adolescence et vibrer sur les refrains connus du monde entier. Mais malheureusement , le Maestro a son programme. Ils ne chantent que des nouvelles chansons.   »J’ai évolué“ nous dit-il  et les chansons cultes comme “la bohème, mourir d’aimer »  qu’ il nous distribue ont un gout de manque de générosité.  Si le public applaudit, on sent qu’il est déçu. Il manque cette vague d’émotion et de chaleur qui emporte et fait vibrer les foules.

 

Et puis il chante la chanson “Mon ami, mon Judas » : Je me bouche les oreilles pour ne pas entendre. Ce n est pas possible, il n y a que moi qui ai entendu ?

”Mon ami,mon judas, fais ton métier, crucifie moi”. Comment ose-t-il

chanter cette chanson en Israël, ces paroles véhiculent tant de préjugés et tant de haine,  lui qui se veut défenseur de la paix. Le public, composé d’une majorité d’Israéliens, n’en a pas compris le sens et applaudit mais les applaudissements sont faibles et l’ambiance est un peu tendue.

 

Et c’est dépitée que je quitte la salle, réalisant que le temps de mes quinze ans ne reviendra pas, et que le Maestro est définitivement tombé de son piédestal.

 

Martine Sitbon-F pour Tel-Avivre

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