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Antisémitisme à Oujda, El Yazami s’indigne

Les propos "antisémites" d'un professeur à l'université d’Oujda au Maroc ont provoqué une polémique et ont interpellé le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Interrogé par Le360, le président du Conseil, Driss El Yazami, fait le point. (Par Wadii Charrad et Abderrahim Ettahiry)

Ecouter cette vidéo, El Yazami tient des propos justes et apaisants, mais
http://le360.ma/fr/soci%C3%A9t%C3%A9/antis%C3%A9mitisme-%C3%A0-oujda-el-...

Par Le360 le 23/06/2013 à 14h47 (mise à jour le 23/06/2013 à 20h06)

http://www.lemag.ma/forum/Antisemitisme-a-Oujda_m177262.html?start=0#mes...

Feedback du Dr. Arrik Delouya (Paris)
Il est choquant, aberrant et sidérant que sur les 33 millions d’habitants dans Le Royaume chérifien du Maroc / al-Maghrib on ne compte que sur les bouts du doigt les marocains capables de vous expliquer la présence 3 fois millénaires des juifs dans ce pays.

Comment ignorer ou occulter ce pan d’histoire que les historiens marocains ont volontairement gommé en refusant de l’inculquer aux millions de jeunes dont la soif d’apprendre est imminente.

C’est bien l’absence de cette histoire dans les annales scolaires qui génère ce nouvel antisémitisme à outrance chaque jour.

Les bases de cette anomalie irréelle vont nous confronter chaque jour qui passe à des conflits entre personnes et même de mêmes universités, transposant le conflit Israélo-palestinien jusque dans les villages du Sahara grâce aux nouveaux medias du câble.

Et chaque qui passe, on amalgame la nouvelle islamisation en Egypte ou en Tunisie inhérente au Printemps Arabe aux structures du Maroc. Le PJD marocain qui se dit éloigné de cette nouvelle méthode absurde de « superposition » devrait imposer avec force et vigueur cet enseignement dans les établissements scolaires en décrétant hic & nunc que cette histoire soit inscrite à tous les programmes éducationnels.

Malheureusement, l’actuelle présence de 2000 juifs au Maroc est accaparée par tout ce qu’elle subit et par sa « disgrâce sociale », ce qui l’éloigne de ce fléau à combattre vaille que vaille dès ce jour.
Ne serait-il pas plus rentable aux politiques marocains de passer leurs journées à moins pérorer en speechs d’inauguration de restauration de synagogues alors que ces Messieurs du PJD assis confortablement dans leurs fonctions et tenant en mains les pouvoirs de faire la pluie et le beau temps devraient plutôt prendre conscience de ce qu’ils sont alors qu’ils le savent pas, de leur descendance et surtout de ce qui a cimenté leur histoire.

Arrêtons donc les discours élogieux uniquement utiles pour les étrangers qui investissent au Maroc dans le patrimoine juif marocain et donnons la préférence cette reconnaissance légitime et urgente de cette présence juive au Maroc. Qu’elle soit enfin inscrite dans la nouvelle Constitution marocaine ne suffit pas. Que le Roi du Maroc investisse de ses deniers personnels des dizaines de millions d’Euros pour assurer la permanence du patrimoine juif au Maroc ne suffit pas non plus. Le peuple doit être impliqué dans sa totalité. Cette reconnaissance réclamée ne doit pas se focaliser dans la tête du siège élitaire marocain. C’est l’affaire de tous !

Le réveil des intellectuels musulmans du Maroc et notamment celui des marocains d'obédience arabe et berbère est très lent et les résultats obtenus de leur mobilisation en vue de mettre un terme définitif à ce genre d’ »agitation » dangereuse et à sa nouvelle escalade antisémite sont aussi rares qu’un tapis de mesquinerie. Nous restons au Maroc dans les non-dits mais jamais personne n’ose en parler à haute voix. A quand cette grande et géante manifestation attendue dans les rue de Marrakech, de rabat et de Casablanca redonnant à César ce qui appartient à César en reconnaissant la place du judaïsme marocain dans ce beau pays ?

Il est donc urgent de décrier ce nouvel antisémitisme et son cortège de propos haineux pour faire place à cette histoire plurielle entre juifs et musulmans. Voilà ce qui inaugurera le déclenchement d’un véritable processus de cohabitation et de coexistence pacifique voire de début de paix.

Enfin, prenant l’exemple sur un million de nos frères juifs d’origine marocaine vivant en Israël qui continuent de chanter et d’écrire ces milliers de pages de notre histoire commune, il sera plus utile pour les populations du Maroc de tirer des leçons souhaitées et souhaitables pour reconstruire un avenir plus heureux à partager dans la compréhension et la fraternité.

Dr Arrik Delouya
Sociologue chercheur
Native de Marrakech, coach universitaire de plusieurs marocains arabes et berbères
Président & Fondateur des Permanences du Judaïsme Marocain / APJM - Paris
Fondateur de l'Association Israélienne pour la Préservation, la Diffusion & le Rayonnement du Judaïsme Marocain / Zohar - Tel-Aviv
E-mail: a.delouya@orange.fr

Feedaback de Mouna Izddine

Inadmissible. Je n'ai pas d'autre mot pour qualifier l'attitude exécrable de ce professeur indigne d'un si noble titre.

Il est choquant de voir qu'en 2013, un homme qui se prétend universitaire et pédagogue puisse tenir des propos pareils instillant l'antisémitisme le plus primaire et le plus vil dans l'esprit de jeunes étudiants marocains en formation.

Les Juifs sont marocains depuis plus de 3000 ans, le judaïsme a fait son entrée au Maroc avant l'Islam, ramené dans les tribus berbères par les "Chlouhim" (missionnaires) depuis la terre sainte de Jérusalem. A ces « Megourachim » (juifs autochtones) sont venus se joindre dès le 15ème siècle les « Tochavim » (juifs sépharades) expulsés d'Espagne par les rois catholiques.

Ensemble, en dehors de rares épisodes de tension, ces deux communautés ont coexisté en symbiose aux côtés des populations musulmanes, partageant leur quotidien, leur littérature, leur musique, leur cuisine, leur culture, leurs joies, leurs causes et leurs peines. Malheureusement, les soubresauts de l'histoire ont réduit à peau de chagrin cette communauté autrefois riche de près de 300 000 âmes dans les années 1940. Aujourd'hui, il ne reste plus que 2000 israélites au Maroc, mais plus d'un million d'ambassadeurs du judaïsme marocain dans le monde.

Et si chacun de nous, Marocains en 2013, venait à établir son arbre généalogique, on se rendrait compte que nous avons tous, ou presque, des ancêtres et des racines juives. Cette judéité millénaire, ce pluralisme identitaire, fait notre force et notre fierté. Tant que nous, Marocains juifs, musulmans, amazighs, andalous, arabes, sahraouis, porteront haut l'étendard de ce Maroc riche de sa diversité, nous nous battrons contre les instigateurs de ces pensées excluantes et haineuses. L'antisémitisme est un crime qui doit être puni par la loi, au même titre que le déni de l'histoire juive du Maroc, reconnue dans la Constitution plébiscitée par les Marocains en juillet 2011.

Or, dans notre combat contre cet obscurantisme, nous avons besoin du soutien des plus hautes autorités de l'Etat et du gouvernement. Ceux-ci ont la responsabilité d'enseigner aux générations montantes l'histoire entière de leur pays, avec ses composantes musulmanes, arabes, mais aussi amazighe et hébraïque. Nous avons l'obligation de leur transmettre cette Mémoire et de leur expliquer, le plus objectivement possible, les raisons de l'exode massif des Juifs du Maroc et comment ces derniers continuent, eux, à préserver et perpétuer le Maroc qui est en eux, qu'ils soient à Paris, Montréal, Miami, LA ou Jérusalem.

Sans cela, n'importe quel idéologie fascisante continuera à venir embrigader nos enfants, à leur enseigner la haine et le rejet de l'Autre, du Juif, au lieu de les éclairer sur le chemin de la Paix...

Mouna Izddine
Journaliste & Rédactrice en chef à Casablanca
E-Mail: mouna.izd@gmail.com

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