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Un hôtel pour un public “casher” a Tahiti

 

 

Le Sarah Nui devrait ouvrir ses portes le mois prochain. Si l'hôtel est ouvert à tous, André Amouyal ne cache pas son intention de viser spécifiquement la communauté juive.

Le Sarah Nui est la propriété de la famille Amouyal qui possède également le magasin But à Papeete

L'hôtel pourrait ouvrir dès le mois prochain

André Amouyal vise spécifiquement la communauté juive.

Une salle de prières sera installée dans l'établissement

 

Entre la Papeava et l'entrée du Chemin vicinal de Taunoa, un nouvel hôtel va ouvrir ses portes le mois prochain. Le Sarah Nui, grand bâtiment gris et froid, est la propriété de la famille Amouyal, qui n'attend plus que le certificat de conformité pour ouvrir ses portes. La visite doit avoir lieu cette semaine. Le nom de l'hôtel était une indication, André Amouyal confirme qu'une communauté est plus particulièrement invitée : la communauté juive.

 

"C'est un hôtel qui va recevoir du public casher. La synagogue reste où elle est mais il y aura un espace de prières dans l'hôtel. C'est destiné à toutes les clientèles mais on vise aussi une clientèle casher qui ne vient jamais et donc c'est une nouvelle clientèle qui va venir" explique-t-il, un brin provocateur. Casher est le terme employé pour désigner les aliments "aptes" ou "convenables" à la consommation. Ces aliments sont détaillés dans la “cacherout”, le code alimentaire spécifique qui constitue l'un des fondements de la Loi, de la pensée et de la culture juive. Elle regroupe d'une part l'ensemble des critères désignant un aliment (animal ou végétal) comme permis ou non à la consommation et, d'autre part, l'ensemble des lois permettant de les préparer ou de les rendre propres à la consommation.

L'homme d'affaires n'en dira pas plus. Il lui faut d'abord le certificat de conformité avant de parler de son hôtel. Le Sarah Nui vient donc directement faire de l'ombre au Tahiti Nui, l'hôtel de la famille Beaumont.

"Jusqu'à il y a encore trois ou quatre mois, pour moi c'était un entrepôt. Je n'ai rien envisagé pour le moment puisque je ne le considère pas vraiment comme un hôtel. C'est quelqu'un qui a profité de la défiscalisation, c'est tout. Je vois mal les tour-opérateurs vendre cet hôtel, qui est à côté de la Papeava", répond nonchalamment Christophe Beaumont qui soutient qu'il n'a aucune inquiétude. Il dit ne pas recevoir beaucoup de personnes de la communauté juive chez lui puisque dans l'hôtel Tahiti Nui "les serrures sont électroniques, tout est électronique et quand c'est Shabbat ils ne peuvent pas utiliser ça". Au contraire, selon Christophe Beaumont, cet établissement va remplacer le Sofitel. Steeve Hamblin, président du GIE Tahiti Tourisme, avait soutenu ce projet en tant que ministre du Tourisme du gouvernement Tong Sang : "Je ne me pose pas la question de savoir si on doit faire venir telle ou telle communauté, si on arrive à attirer des visiteurs supplémentaires en Polynésie, c'est autant d'hôtels, de pensions de famille, de restaurateurs et de prestataires d’'activités touristiques qui sont contents. La communauté juive est une clientèle intéressante pour nous. On s'adresse à une communauté qui a sa propre façon de voyager, son alimentation. En terme de distribution et de commercialisation du produit, ce sont des réseaux parallèles et c'est là où c'est intéressant. Ce type d'offre ne vient pas cannibaliser l'hôtellerie polynésienne existante. C'est de la clientèle supplémentaire qui viendrait se rajouter à celle que nous avons déjà".

 

Diana Chin Choi, directrice de Tahiti Tours, attend de voir. "Peut-être que d'autres agences travaillent avec la communauté juive mais ce n'est pas, pour l'instant, un marché important. Il n'y a pas eu de demandes en ce sens. À moins que le propriétaire de cet hôtel ait des entrées ou des demandes particulières", explique-t-elle.

La promotion touristique se ghettoïserait-elle ? "ça se fait sur les voyageurs de confession musulmane, de la communauté hindoue… qui ont des spécificités, des requêtes notamment au niveau de la nourriture. Ce sont des marchés de niche.

On n'est pas encore là à vouloir toucher ces marchés de niche. Déjà avec les marchés existants, on a du mal. Ceci dit c'est bien d'élargir. S'il y a un potentiel dans ce sens, pourquoi pas. Ca ne peut pas nous faire de mal. Les tour-opérateurs classiques sont sur les principaux marchés. Ce ne sont pas des tour-opérateurs ciblés sur une communauté particulière. Peut-être que le propriétaire de l'hôtel a des demandes spécifiques. J'imagine qu'il a fait son plan marketing avant d'ouvrir cet hôtel", souligne Diana Chin Choi.

 
LR

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