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Maurice Bidermann, l’ex-roi du Sentier, joue à cache-cache avec le fisc

 

 

On l’avait perdu de vue depuis l’affaire Elf. Les services des impôts aussi. Et pour cause, cet ancien magnat du textile proche de l’Elysée est domicilié au Maroc. Enfin, officiellement…

« Un séjour, une chambre, une salle de bains et un coin cuisine.» Quelle déchéance ! C’est dans ce triste gourbi à 360 euros par mois, situé au treizième étage d’un immeuble de Casablanca, que Maurice Bidermann, l’ancien «pape de la sape », vivrait désormais. En tout cas, d’après le bail qu’il a présenté en mai pour prouver sa domiciliation marocaine aux magistrats de la cour d’appel de Paris, qui s’étonnaient qu’il ne déclare aucun revenu en France.

Si la justice n’a pu démontrer une éventuelle fraude fiscale, le député socialiste de Meurthe-et-Moselle, Christian Eckert, ne prend pas de pincettes. Dans une lettre envoyée à Nicolas Sarkozy fin juillet, il affirme que Bidermann réside en réalité à Paris, rue Saint-Dominique, au domicile de son épouse, Danièle. L’élu ne cible pas l’homme d’affaires par hasard : ex-patron d’un immense empire textile bâti à partir d’une boutique du Sentier, ce fils d’immigré polonais et frère de la chanteuse Régine est dans les petits papiers de l’Elysée. Membre de la délégation du président en Israël en 2008, il fréquente aussi Le Premier Cercle, l’association qui regroupe les riches donateurs de l’UMP. Après les affaires Wildenstein et Bettencourt, une autre histoire d’évasion­fiscale ferait mauvais genre dans l’en­tourage du chef de l’Etat.

Maurice Bidermann a décliné les demandes d’entretien de Capital. Mais plusieurs indices viennent étayer les soupçons. Cette adresse parisienne figure en effet sur les listes électorales, mais aussi dans le contrat de vente de son ancien appartement new-yorkais et dans les statuts de la société Proche-Orient Info, deux documents signés en 2003, alors qu’il prétend résider au Maroc depuis 1984 ! En 2005, dans une déclaration à la justice britannique qui l’interrogeait dans une autre affaire, il a eu cette formule explicite, justifiant son passage par une banque libanaise pour payer un tiers : «C’était nécessaire car, aux yeux des autorités françaises, je n’avais pas d’argent taxable en France.»

 

capital.fr

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