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Pourquoi je continuerai à être résolument au côté d’Israël - Par Guy Millière

Pourquoi je continuerai à être résolument au côté d’Israël(info # 010301/16)[Analyse]

Par Guy Millière ©MetulaNewsAgency

 

Je dois, en ce début d’année 2016, procéder à un triste constat. Parmi les intellectuels qui ne sont pas juifs, je suis l’un des seuls en France à défendre Israël clairement, nettement et sans ambiguïtés.

 

Je n’ai qu’à regarder autour de moi pour comprendre ma quasi solitude : défendre Israël, en France, et surtout, le faire explicitement et sans équivoques, lorsqu’on n’est pas juif, n’incite guère à la sympathie dans les milieux de la culture, de l’université, de l’édition et des media. Je ne puis compter les portes qui se sont fermées devant moi ces dernières années pour cette raison, le nombre de gens qui m’ont tourné le dos, ou qui m’ont regardé avec dédain et suspicion.

 

J’ai constaté, lors de débats télévisés auxquels j’ai participé, que je pouvais, à la rigueur, critiquer Barack Obama, mais que défendre Binyamin Netanyahou sans ajouter aussitôt quelques dièses et quelques bémols permettant de suggérer qu’il est tout de même « très à droite », relevait de l’impensable et faisait que je passais les bornes et que je ne serais plus invité la fois suivante.

 

J’ai entendu des journalistes me dire que mes positions étaient inexplicables dès lors que je ne suis « même pas juif ».

 

J’ai reçu des conseils avisés de commentateurs qui, eux, sont encore invités dans les débats télévisés, sur la façon de tenir des propos plus « équilibrés » : commencer par dire le contraire de ce que je pense, et continuer en disant effectivement ce que je pense. Il m’a été dit que je serais ainsi plus audible. J’ai répondu que si je commençais par mentir avant d’en venir à dire la vérité, et en reprenant les mensonges qui trainent partout dans l’air fangeux du temps, je me conduirais de façon malhonnête.

 

Ceux qui m’ont donné ces conseils ont considéré, semble-t-il, que me conseiller était inutile et que j’étais incurable.

 

Je tiens à le confirmer ici : je suis incurable.

 

J’ai choisi de faire un travail intellectuel honnête.

 

Je considère que la façon dont Israël se trouve traité en France de tous côtés, et tout particulièrement dans les milieux de la culture, de l’université, de l’édition et des media, est imprégnée d’une malhonnêteté consciente ou inconsciente de la part de ceux dont elle émane.

 

Je tiens aussi à le confirmer ici : je préférerais arrêter totalement de faire mon travail que de commencer à le faire de façon malhonnête.

 

Il y a quelque chose de très suspect dans la façon dont Israël se trouve unanimement traité en France. Je pense que la haine et le ressentiment à l’encontre d’Israël ne sont que la nouvelle peau dont s’est doté l’antisémitisme et que la « cause palestinienne » est le masque dont s’affublent nombre d’antisémites qui n’osent pas avouer ce qu’ils sont.

 

Je constate que cette haine et ce ressentiment sont présents ailleurs qu’en France, dans toute l’Europe, et se retrouvent même, à mots feutrés, dans les décisions politiques de l’Union Européenne.

 

Je constate aussi, étant souvent aux Etats-Unis (d’où je viens tout juste de rentrer), que, quand bien même cette haine et ce ressentiment se retrouvent dans l’extrême gauche américaine, qui présentement contamine peu à peu le parti Démocrate, ils sont bien moins présents au sein de la population américaine.

 

L’idée qu’il existe une éthique inhérente au travail intellectuel est une idée qui, malgré le « politiquement correct », reste bien plus présente aux Etats Unis qu’en Europe.

 

C’est sans aucun doute pour cela que je trouve l’air américain plus respirable, et que lorsque j’ai besoin de respirer à pleins poumons et que je ne me rends pas en Israël, je choisis d’aller aux Etats Unis, pays où, jusqu’à présent, nul ne s’étonne que quelqu’un qui n’est pas juif défende Israël. Clairement. Nettement. Et sans ambiguïtés

 

Je fais partie de ceux qui pensent qu’il y a une éthique inhérente au travail intellectuel, et qui considèrent, en conséquence, que faire un travail intellectuel sans éthique est un crime qui conduit aisément vers d’autres crimes, comme l’histoire l’a montré. 

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