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Har Garizim, le mont de la bénédiction, du côté de Tiznit…Par Omar Lakhdar

Har Garizim, le mont de la bénédiction, du côté de Tiznit…

Par Omar Lakhdar

 

 

D’après des informations relevées par Sir John Drummmond (1), consul anglais au Maroc du milieu du XIXème siècle, le Rabbin Rabbi Judah Azalia aurait entrepris un voyage de trois années à travers les régions désertiques de l'Oued Draa. Lors de son voyage il avait visité plusieurs villes et villages où la communauté juive était nombreuse dans le temps. Les Juifs y vivaient dans des kasbahs fortifiées, menant une vie austère partagée entre la prière, la contemplation et l'étude. Ils parlaient de Moïse et du roi Salomon comme des personnages familiers, que l'on avait quittés avant-hier et que l'on retrouverait demain. Ils étaient avertis des choses du monde avec une étonnante précision. Dans leurs déclarations et leurs explications, issues d'une ancienne tradition orale, du fond de la mémoire de leurs plus anciens ancêtres, ils évoquaient le siège de Jérusalem, Nabuchodonosor, la déportation à Halah et Habor (Babylone) comme ils auraient parlé de la Deuxième Guerre Mondiale.

Leur plus ancienne trace connue, se trouve au vieux cimetière d'Ifrane de l'Anti Atlas. A titre d’exemple, voici – recueilli en mai 1949, par le Capitaine des affaires Indigènes de Banes Gardonne - la traduction d’inscriptions funéraires par le président de la communauté oufranie:

« A l’entrée du cimetière les tombes les plus anciennes portent les noms de Joseph Ben Maimon et de Elie le Galiléen, avec les dates 3756 et 3757 correspondant à la cinquième année et à la sixième année de l’ère chrétienne. Les inscriptions disent (2) :

«- Est mort notre seigneur, notre maître, le pieux et saint, qui fut un mur de protection pour Israël, le Rabb Joseph Ben Maïmon. Que Dieu l’ait en sa miséricorde.»

Peut-être ce rabbin fut-il un parent du fameux Maïmon de Eg dont on avait fêté le huit centième anniversaire (1948)?

- «Tombeau de notre seigneur et couronne de notre tête, le pieux, le saint, le pur, l’initié à la kabbale, le Rabb Elie le Galiléen.»

D’après le Rabbin Judah Rabbi Judah Azalia, des exilés israélites, originaires de la tribu de Naphtali, voyageant à bord de navires phéniciens, auraient débarqué  sur  le littoral marocain dans les environs d’Oued Noun (Vaden ou Wadden), fuyant ainsi leur lieu de captivité à Babylone. D’Oued Noun, ces réfugiés se seraient dispersés dans la région d’Oued Draa, à Tafilelt et Akka, ou à Ifrane (Oufran), selon les écrits du pieux rabbin Jacob Ben Isergan. Tout cela avait été confirmé en outre par d'anciens écrits juifs, qui indiquaient que la plupart des juifs étaient venus au Maroc sur des voiliers, 580 années environ, avant l'ère chrétienne. A Oufran on aurait vu une pierre sculptée avec une inscription en hébreu qui avait existé depuis la destruction du premier temple. Ces exilés juifs nommèrent une montagne à proximité de leur lieu de débarquement par Har Garizim, le mont de la bénédiction. Le mont Garizim est une montagne de Cisjordanieprès de Naplouse, dans la région historique de la Samarie. Cette montagne est un lieu saintpour les Samaritains, qui peuvent faire valoir qu'elle est citée dans la Torah. Ces réfugiés seraient-ils donc des Samaritains qui appelèrent ainsi leur nouvelle résidence, en souvenir de leur patrie. De nos jours encore, l’appellation de Garizim est conservée dans la nomenclature cartographique marocaine sous le nom de Gourizim qui est un petit village, situé à 13 km au nord de la localité Mirleft, de la Province de Tiznit.

(1)     - A memoir of Sir John Drummond Hay: sometime Minister at the court of Morocco based on his journals and correspondence.

(2)       - FLAMMAND Pierre- Diaspora en terre d’Islam : les communautés israélites du sud.

Commentaires

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Mr Omar Lakhdar
Monsieur,
Je connais une sorte de village carré ruiné entouré d'un rempart quadrangulaire situé sur la rive nord de l'oued de Gourizim, près du croisement des routes de Mirleft vers Tiznit ou Aglou. Nous l'avons découvert en travaillant sur la Pourpre Gétule entre Agadir et Foum Assaka.
Connaîtriez-vous d'autres données archéologiques sur ce sujet , en particulier la localisation exacte du Har Garizim sans doute voisin du village actuel?
Voudriez vous travailler avec nous sur ce sujet?
Cordialement
Max Guy

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