Armand Abécassis, philosophe et historien, et sa fille Éliette, écrivaine.

Armand Abécassis, philosophe et historien, et sa fille Éliette, écrivaine.

Des espaces de liberté

"J'ai passé toute mon enfance au parc du Contades, situé en face de la synagogue et non loin de l'école Aquiba, raconte Éliette Abécassis. J'y ai joué dans le bac à sable, appris à faire du vélo... Quand mes parents ont déménagé, j'ai beaucoup fréquenté le très joli parc de l'Orangerie, grand et bien pensé. Mes souvenirs sont aussi liés aux bras de l'Ill, où j'ai longtemps fait du canoë-kayak avec l'école."

Une figure

Pour Éliette Abécassis, c'est celle de Norbert Engel, son professeur de français puis de philosophie à l'école Aquiba : "C'était un accoucheur d'esprit, subversif et provocateur, passionné et passionnant. C'est lui qui, le premier, m'a encouragée à écrire à 15-16 ans et à passer le concours de l'ENS."

Un souvenir

"Quand je suis arrivé à Strasbourg, en 1960, confie Armand Abécassis, deux choses m'ont mis en colère dans la cathédrale : la cloche de 10 heures, qui continue à sonner en rappelant l'ancienne obligation faite aux juifs de quitter la ville le soir, et la statue La synagogue vaincue, tête baissée, les yeux bandés, avec son sceptre cassé. Mais elle est en fait beaucoup plus belle que L'église triomphante... Ces vestiges donnent, cependant, un message très fort d'espérance et de réconciliation."

Une balade

Obernai, pour Armand Abécassis : "Même si la synagogue est fermée durant la semaine, et si la communauté juive a quasiment disparu du village, il s'y célèbre encore de nombreux mariages. Cette synagogue typiquement alsacienne rappelle la forte tradition d'un judaïsme rural."

Une adresse

Armand Abécassis a un faible pour les saucisses à l'ail et l'excellente viande fumée de la charcuterie kasher Buchinger (2, avenue de la Forêt-Noire).