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Un appel à l’unité, Par le Rabbin Haîm Amsellem

Un appel à l’unité

 

 

Les récents meurtres de deux Juifs par des Juifs a conduit la communauté orthodoxe d’Israël à une introspection importante. Comment un Juif peut-il brutalement assassiner un autre Juif, puis le démembrer, et faire acte de tant de cruauté quand il s’agit d’un enfant ? Comment un Juif peut-il tuer une éminence rabbinique ? Bien que ces incidents tragiques et dévastateurs demandent réflexion, nous, Juifs, nous nous entre-tuons depuis bien trop longtemps.

 

Un regard rapide sur la société israélienne moderne démontre mes dires. Beaucoup de haine s’affiche chez les haredim à l’encontre de la communauté laïque, ils comparent les policiers à des “nazis” et voient les dirigeants politiques de l’État comme des envoyés du diable.

Beaucoup de Juifs laïques détestent eux aussi les haredim, au point de vouloir tout simplement leur disparition pure et simple.

Beaucoup de sionistes religieux voient le “camp de la paix” comme les destructeurs d’Israël, alors que beaucoup d’Israéliens, à gauche, voient ces mêmes Juifs qui habitent pour leur grande majorité en Judée-Samarie comme la cause de tous leurs problèmes.

En dehors de ces divisions, le racisme pur et simple et la discrimination existent dans notre pays. Les Éthiopiens par exemple ne sont pas forcément acceptés partout comme des citoyens égaux aux autres, notamment dans le monde académique et culturel. Le rabbinat envoie balader les immigrants russes qui postulent à la conversion. Les directeurs des écoles ashkénazes refusent l’accès aux élèves séfarades. Et, malgré certains progrès, les femmes n’ont pas encore atteint une véritable égalité des droits.

Alors, ces assassinats que je viens de dénoncer, ne sont-ils pas juste le reflet d’une situation que nous avons installée voire même facilité : nous avons laissé notre famille se déchirer, comme si la “famille aimante” n’existait plus.

Et même ceux qui, parmi nous, ne tombent pas dans les travers des groupes les plus extrême, n’acceptent pas toujours les ethnies qui composent Israël comme partie intégrante du peuple et ainsi, des frictions idéologiques naissent régulièrement.

LE RASSEMBLEMENT des exilés aurait dû nous unir, tout en nous enrichissant de toutes nos différences.

L’État d’Israël aurait dû être le vecteur d’une grande réunion familiale- avec un débat animé et festif – au lieu de querelles intestines qui n’en finissent plus.

Nous devons travailler de façon proactive à transformer Israël afin de bâtir une société la plus parfaite possible. Une fois que nous apprendrons à aimer et à respecter notre prochain, tout rentrera dans l’ordre. La Torah nous enseigne: « Et Il [Dieu] est le roi de Yeshurun â€‹â€‹(Israël), quand les dirigeants de la nation sont réunis » (Deutéronome 33:5). Dieu est notre roi, avec tous les succès nationaux que cela implique, uniquement lorsque nous sommes unis. Ce point est si important que la Bible nous enseigne que le méchant roi Achav, dont la génération a cependant baigné dans l’idolâtrie, méritait, malgré tout, la bénédiction divine parce tout son peuple respectait son prochain.

Le neuvième du mois d’Av commémore la destruction de nos saints temples et le début de presque 2.000 ans d’exil. Les Sages du Talmud enseignent que la désunion – la haine immotivée – a causé la destruction du Temple, et que la rédemption ne peut venir que par la restauration de notre unité – l’amour sans raison, gratuit. Nous avons été plongés dans l’exil à cause de la haine d’un Juif envers un autre et le salut ne peut venir que de nous. En d’autres termes, nous pouvons engager des négociations de paix, vaincre nos ennemis dans les guerres, et même mobiliser les masses dans les rues pour lutter contre les injustices sociales mais, nous ne réussirons pas à bâtir la société utopique à laquelle nous aspirons tant que nous ne devenons pas une Nation unie.

Le rêve sioniste ne se concrétisera pas pleinement tant que nous ne nous respecterons pas tous comme des frères et des sœurs au sein d’une même famille baignée d’amour. S’aimer les uns des autres, prendre soins les uns des autres comme on prend soin de son meilleur ami, malgré les différences idéologiques, etc….. Reconnaître le rôle de chacun dans le puzzle de la société, malgré toutes nos différences. Voilà le secret pour un “Am Shalem”, une Nation Unie.

Puisse t’être ce jour sera le début d’un voyage, surtout après ces deux meurtres récents, où chaque Juif ira vers ce changement radical d’attitude. Une fois que nous répondrons de manière proactive à cet appel à l’unité, nous deviendrons encore plus forts de notre mission, celle de nous acquitter du Tikkun Olam (réparation du monde), inspirant toute l’humanité, et inaugurant une époque de paix, que nous cherchons tous et dont nous avons désespérément besoin.

Par le Rabbin Haîm Amsellem – Député à la Knesset – Fondateur du mouvement Am Shalem, dont l’objectif politique est d’unir la société israélienne – JSSNews

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