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France

Ils sont venus vous chercher à l'aube blafarde des journées honteuses ou un soir d'hiver, à l'abri des regards. Vous étiez dans la force de l'âge. Vous étiez vieillards ou enfants, valides, impotents, ouvriers ou marchands. Les uns croyaient au Dieu d'Israël, les autres n'y croyaient guère.

Ce vendredi, l'ambiance est survoltée au Marché Cashbi d'Yves Bismuth. La peur d'être pris pour cible n'a pas dissuadé les clients qui affluent, malgré l'absence de protection devant le commerce. S'ils n'ont pas peur, tous se disent inquiets pour l'avenir et la place des juifs en France.

Ce n'est pas la première fois que des Français - de religion juive mais aussi musulmane - ne se reconnaissent pas dans la façon dont les médias ou les politiques les désignent : régulièrement, les formulations mêlant nationalité et religion

Je ne suis pas le seul à le dire, les Français en ont assez  du chômage, de l’insécurité, du terrorisme, des magouilles, des scandales de toutes sortes, des fraudes au fisc et à la sécurité sociale, des ambitions personnelles, d’une immigration mal contrôlée, des problèmes des banlieues, «des territoires perdus de la république».

Les cinq mille soldats qui protègent les synagogues et écoles juives de France sont chouchoutés : repas copieux trois fois par jour, et standing-ovations à la cantine. On a même vu des soldats danser autour d’une Torah.

Un jour où je ne me sentais pas très bien, j'ai laissé sur ma page Facebook un message disant que j'aimerais pouvoir me faire pardonner toutes mes bêtises. Là, des gens m'ont ajoutée dans leurs amis et puis ils sont venus me parler. Ils sont arrivés tout seuls, très vite."

Devant la synagogue de Ris-Orangis, deux militaires sont en faction. A chaque sortie du rabbin Michel Serfaty, pas moins de trois garde-du-corps en civil l'accompagnent. En voiture, il est précédé et suivi par deux véhicules de police banalisées. 

Selon ce complément à l’enquête réalisée en octobre dernier, 65% des personnes interrogées estiment l’existence d’Israël « tout à fait justifiée », contre 27% qui l’estiment « pas justifiée ».

« Une personne rigoureuse, bien organisée, exigeante, méthodique… et, si possible, pas juive ». Une agence de création graphique basée dans le XIXe arrondissement de Paris a publié une offre d’emploi surréaliste, ce lundi, via la plate-forme Graphic-Jobs.com.

Nous sommes musulmans mais citoyens français et européens à part entière. A ce titre, nous revendiquons l’héritage des Lumières et considérons la liberté d’expression comme un droit inaliénable.

Des producteurs, directeurs, élus ou mêmes artistes tentent de se justifier après avoir censuré des œuvres d’art ces dernières semaines. Des mesures de précaution qui font de ces œuvres des victimes collatérales des attentats à Charlie Hebdo. 

Mélenchon a évité d’employer le mot islamiste, préférant parler des "intégristes religieux". Ce n’est que sous la pression d’Eliette Abecassis qu’il a reconnu que les assassins de Charlie Hebdo étaient des musulmans.

Est-il sensé qu’une communauté qui, dans ce siècle, a perdu quelque 10 personnes au djihad en France, de plier bagage et s’installer en Israël, où les djihadistes ont fait plus de 1 000 victimes juives ? 

Travaillant récemment en cours de Lettres sur La Vie devant soi de Romain Gary, un élève souleva la question : Pourquoi les Juifs sont-ils toujours persécutés ? Le sujet est assurément vaste, et complexe. 

Le 11 janvier, Emerson déclarait qu'il en existe « partout en Europe… Il y a des endroits où comme en France, en Grande-Bretagne, en Suède et en Allemagne, l'autorité publique ne peut plus exercer sa souveraineté… vous avez à la base des quartiers où des tribunaux islamiques ont été créés ...

Je vous parle de ma bonne ville de Sarcelles devenue un camp militaire avec des soldats qui  dorment dans les synagogues et qui se relaient jour et nuit dans la gare et devant les lieux de culte et les bâtiments juifs menacés. 

Mercredi matin, la fusillade à Charlie Hebdo fige toute activité à la rédaction. Sidéré devant mon écran, je dois traduire la foule d’émotions qui m’ébranle. Meurtri par le fait d’appartenir à un monde où il est possible d’assassiner des hommes pour avoir fait des dessins, j’appose «Je suis» à «Charlie». 

Depuis dix jours, deux jeeps camouflées sont garées près de la cité de l'éducation Sinaï, dans le nord de la capitale. Des soldats du 68e régiment d'artillerie d'Afrique, venus de La Valbonne (Ain), équipés de gilets pare-balles, bérets sur la tête mais casque à la ceinture, protègent l'établissement qui va de la crèche à la terminale, à l'extérieur comme à l'intérieur.

Et puis, il y a pire, tous ceux qui ne sont pas descendus dans la rue, tous ceux qui ont délié leurs langues en disant, dans les débats, dans les écoles, sur les réseaux sociaux : « Certes, c'est triste, mais ils n'auraient pas dû », ou « oui, mais ». Ces « oui-mais » sont des mots assassins.

Après les assassinats antisémites de la Porte de Vincennes, la médiatisation de la « peur » des Juifs français et leur souhait de quitter leur pays, plusieurs amis non-juifs m’ont envoyé ce message affectueux : « Restez ». Au lendemain des mobilisations du dimanche 11 janvier, voici ce que je leur ai répondu

Racontons ici, en ce lieu, qui fut Elsa Cayat, ce qu’elle fut pour ses parents, ses frères et sœurs, pour sa famille, son compagnon, ses neveux, ses patients, ses collègues, pour sa famille de Charlie Hebdo, pour sa fille.

Ce jeudi, du côté du cimetière du Père-Lachaise, l'heure était au recueillement. Entourée de ses deux filles Lilah et Bianca, et de son époux Arnauld Champremier-Trigano, Elsa Wolinski a assisté avec ses proches à la crémation de son papa.

Situé à la douzième place du classement des hommes les plus riches de France établi par le magazine Challenges, Patrick Drahi est un self-made-man qui dispose d'une fortune personnelle estimée à quelque 6 milliards d'euros. 

Pour la première fois, moi juive française, qui durant toute ma vie n'ait jamais considéré une seule seconde de partir vivre en Israël, je viens de changer d'avis.

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