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Yennayer, le Nouvel An Berbère

 

Yennayer, le Nouvel An Berbère

 

 

Le Nouvel An Berbère ou Yennayer correspond au 12 janvier de notre calendrier julien. Il marque le début de l’année chez les Berbères et consacre le passage de « La Porte de l’Année ». Voici quelques explications suivies du conte intitulé "L’histoire de Janvier et Février" en kabyle et en français.

Les versions divergent quant à l’origine du nom et de la célébration de cette date. Formé de deux mots, yiwen et agur, yennayer signifierait littéralement le premier mois, soit le mois de janvier.

Le Nouvel An Berbère est traditionnellement fêté un peu partout en Afrique du Nord. Cette date issue du calendrier agraire est utilisée par les Berbères depuis l’Antiquité. Elle est liée au cycle des saisons et célébrée dans une atmosphère de fête qui dure selon les régions de deux à quatre jours.

Dans la pratique cette fête doit être de bon augure. Elle est en premier lieu marquée par la consommation d’un repas riche. Tous les convives doivent sortir de table rassasiés afin que l’année soit prospère.

Tadyant n Yennayer akk°d Furar

Tella yiwet temɣart tesɛa yiwet taɣaṭ. Yiwen webrid di lawan n Yennayer, yella ugeffur, adfel, akk°d usemmiḍ. Teḥbes temɣart-nni, nettat d taɣaṭ-is, aggur yerk°ell. Asmi ifukk waggur n Yennayer, tecreq-d tafukt. Teffeɣ-d temɣart-nni d taɣaṭ-is, tenna-yas i Yennayer : Xemsa deg wallen-ik ! Tfukkeḍ, ur tesɛiḍ acu iyi-txedmeḍ !

Imiren yenna-yas Yennayer i Furar : Ttxil-k a ɛemmi Furar, rḍel-iyi yiwen wass deg wussan-ik, ad nɣeɣ tamɣart-agi, aqemmuc n lɛar !

Yerḍel-as Furar yiwen wass deg wussan-is. Imiren teččur tegnewt s usigna, tberreq, treɛɛed, tekkat lehwa d wedfel, yettzuffu-d waḍu. Tamɣart-nni, di berra, teqqur s usemmiḍ, temmut, nettat d taɣaṭ-is. Daymi yettusemma wass aneggaru n Yennayer d amerḍil, yesɛa waggur n Furar yiwen wass aqell n wagguren nniḍen.

L’histoire de Janvier et Février

Il était une fois une vieille femme qui vivait seule avec sa chèvre. Une année, le mois de Janvier apporta tellement de froid, de neige et de pluie que la vieille femme et sa chèvre n’avaient pas pu sortir. Lorsque Janvier se termina, un beau soleil se mit à briller. La vieille femme sortit alors avec sa chèvre et s’écria :

 Janvier, sois maudit ! Tu es parti et tu ne m’as rien apporté de bon !

Janvier alla immédiatement trouver Février et lui demanda :

 Je t’en prie, mon ami Février, prête-moi un de tes jours que je puisse revenir et faire taire cette vieille mégère.

Février lui prêta un de ses jours. Alors, le ciel s’emplit de nuages menaçants, il se mit à pleuvoir et à neiger, le vent se mit à souffler. La vieille femme et sa chèvre furent pétrifiées de froid et moururent sur le champ.

C’est pourquoi le dernier jour de Janvier est appelé le "jour prêté" et ainsi le mois de Février est plus court que les autres.

BELKASSEM BEN SEDIRA, Cours de langue kabyle, Alger, Librairie Adolphe Jourdan, 1887.

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