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Thomas Edison : un cancre genial

Thomas EDISON :

et Inventeur (Américain)
Né le 11 février 1847
Décédé le 18 octobre 1931 (à l'âge de 84 ans) 

 

 

Mille, mille cinq cent, deux milles ?… Si le nombre de brevets attribués à Thomas Edison varie parfois, il est de toute façon impressionnant. L'étendue des domaines concernés a également de quoi laisser pantois. Depuis l'électricité jusqu'à la téléphonie, en passant par le cinéma, le génial inventeur a touché à tout. Et pourtant, rien ne laissait présager une telle réussite. Rien si ce n'est l'extraordinaire volonté d'un homme, exemple parfait du "self made man" américain. Septième et dernier-né d'une famille modeste, Thomas Alva Edison voit le jour le 11 février 1847 à Milan, dans l'Ohio (Etats-Unis). Cet enfant à la curiosité insatiable est hyperactif. A l'âge de sept ans, après trois mois passés dans une école de Port Huron dans le Michigan, où la famille vient de s'installer, Thomas est classé "instable" par son professeur. Il quitte le circuit scolaire, définitivement. 

Et c'est sa mère, ancienne institutrice, qui prend en charge son éducation. Elle lui enseigne les bases ; il trouve le reste dans les livres qu'il dévore. A douze ans, le jeune garçon veut subvenir à ses besoins et devient vendeur de journaux dans les trains. Loin de s'en contenter, il achète une presse à imprimer d'occasion, l'installe dans un fourgon et y imprime son propre journal, le Weekly Herald. L'argent gagné grâce à la vente de cet hebdomadaire lui permet de se créer un premier laboratoire de chimie, dans la cave de sa maison. Mais les débuts de l'apprenti chimiste sont difficiles. Des produits dangereux qu'il stocke dans un wagon de train prennent feu et il se fait jeter dehors. S'en est fait du Weekly Herald. Vers la même période, Thomas contracte la scarlatine. Il guérit mais ressort de l'épisode pratiquement sourd ; un handicap qui, par la suite, influencera beaucoup l'orientation de ses travaux.

Ayant appris les rudiments du morse et de la télégraphie en récompense d'un geste héroïque qui sauva la vie d'un enfant, Edison est embauché au bureau télégraphique de Port Huron en 1862, avant de partir parcourir le pays en tant qu'opérateur itinérant. L'expérience qu'il acquiert lui permet de développer sa première invention : un télégraphe duplex capable de transmettre sur un même câble deux dépêches en sens inverse. En 1868, la situation matérielle de ses parents se dégradant, Edison décide de chercher un poste fixe et intègre la Western Union Company, à Boston. Parallèlement, il travaille sur plusieurs projets d'inventions. La première qu'il finalise, la machine automatique à voter, ne rencontre pas le succès escompté, faute de marché. Poussé par son besoin d'argent, Edison en tire une leçon qu'il n'est pas près d'oublier : "ne jamais perdre du temps à inventer des choses que les gens ne seraient pas susceptibles d'acheter".

Attiré par les possibilités qu'offre la ville de New York, Edison tente sa chance et s'y installe en 1869. Les premiers temps sont durs ; le jeune homme manque mourir de faim quand survient un événement comme seule la chance peut en produire. Se promenant du côté de la Bourse de Wall Street, Edison tombe sur un technicien paniqué par la panne du télégraphe utilisé pour transmettre les cours de l'or. Saisissant sa chance, il réussit à réparer la machine et se voit aussitôt proposer un poste d'assistant de l'ingénieur en chef. En un instant, Edison passe de la plus misérable pauvreté à une confortable situation. Le succès, désormais, ne le quittera plus.

La mise au point d'un télégraphe multiplex pouvant transmettre et imprimer les cours des valeurs boursières lui permet d'abord de créer puis revendre sa première société, la Edison Universal Stock Printer. Avec l'argent récolté, il ouvre en 1874 son propre laboratoire de recherche à Newark (New Jersey). Il travaille alors à l'élaboration du microphone à cartouche de carbone qui améliorera considérablement les capacités sonores du fameux téléphone d'Alexander Graham Bell. En 1876, Edison déménage son laboratoire à Menlo Park (New Jersey) et se lance dans l'étude des problèmes d'enregistrement et de reproduction du son. Ce qui en résulte : le premier véritable phonographe, réalisé par l'inventeur américain quelque mois après que Charles Cros en ait déposé le projet à l'Académie française des sciences. Le dispositif est composé d'un cylindre d'acier recouvert d'une feuille en étain et d'une aiguille qui grave puis lit les sons recueillis ou diffusés par un cornet acoustique. Ce premier modèle, de médiocre qualité, sera au fil des ans suivi de nombreux autres, auxquels Edison apportera toutes sortes de perfectionnement. 

En 1879, acceptant mal d'avoir été pris de vitesse par Bell dans la course au téléphone, Edison décide de relever un défi dont les retombées seront aussi, sinon plus importantes : celui de la mise au point de l'ampoule électrique. A cette époque en effet, le monde s'éclaire encore au gaz ou à la bougie. On connaît de mieux en mieux l'électricité, mais le support idéal de l'éclairage électrique n'existe pas, en raison notamment des problèmes liés à la chaleur et à l'incandescence. Le 21 octobre, après divers essais, Edison a l'idée d'utiliser, sous vide, un bambou du Japon - une matière qui se carbonise en éclairant lorsqu'elle est soumise à de faibles voltages -, courbé en U et relié à deux fils de platine conducteurs. Le retentissement de cette invention est considérable. La lampe à incandescence d'Edison, présente à l'Exposition universelle de 1889 à Paris, devient très vite un véritable phénomène de société, symbole de sécurité et de confort moderne. En homme d'affaire avisé, Edison ne manquera pas de créer la Edison Electric Light Company pour la fabrication de ses lampes. 

Vers la fin des années 1880, Edison participe à une autre grande aventure de la technologie humaine. Devançant l'invention du cinéma par les frères Lumières, il met au point le kinétoscope, première machine à produire des films par succession rapide de vues individuelles. Et en y associant son phonographe, en 1913, il produit même le premier film sonore au monde. Quant vient la Première Guerre mondiale, Edison est connu et reconnu comme le "magicien de Menlo Park". Le Gouvernement américain fait appel à lui pour des recherches en chimie. Il est également appelé pour mettre ses talents au service de l'amélioration des bâtiments de la marine nationale. Décoré en 1928 de la médaille d'or du Congrès pour le développement et l'application d'inventions qui ont révolutionné la civilisation au cours du siècle passé, Edison poursuit inlassablement ses travaux. Il déposera son dernier brevet à l'âge de quatre-vingt trois ans, un an avant sa mort le 18 octobre 1931, à West Orange (New Jersey).

Parmi toutes ses autres inventions importantes, on trouve pêle-mêle le dictaphone, la machine à ronéotyper et un accumulateur nickel-fer. Davantage technologue, Edison n'aura réellement ajouté aux connaissances scientifiques qu'une seule découverte : celle de l'effet Edison (mise en évidence de l'émission d'électrons à partir d'un filament chauffé), largement utilisé aujourd'hui en électronique et qui aboutira, en 1898, à l'élaboration de la lampe à diode par J. J. Thomson. D'aucuns pourront même voir en lui l'antithèse du scientifique intellectuel. Mais dans le bouillonnement de la révolution industrielle et technique de la fin du XIXe siècle, Edison s'est imposé comme l'un des inventeurs les plus prolifiques et surtout l'un de ceux dont les réalisations eurent le plus d'impact sur la vie de millions d'êtres humains.

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