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Le destin tragique des Juifs d’Arabie

 

Le destin tragique des Juifs d’Arabie

Une page d’histoire qui ne laissera aucun Juif insensible.

 

par Sara Yoheved Rigler

 

 

Saviez-vous qu’une communauté juive prospère habitait autrefois l'Arabie Saoudite? Durant presque un millénaire, des Juifs vécurent au nord de la péninsule, dans les oasis du Teyma, Khaybar, et Yathrib (devenu par la suite Médine); une durée qui représente trois fois celle de la présence juive en Amérique du Nord. Selon le Dr Hagai Mazuz, un Orientaliste spécialisé en langue arabe, Islam et culture islamique: « cette communauté du nord de l'Arabie était l’une des plus importantes anciennes communautés juives dans l'histoire du peuple juif. »

Ces Juifs étaient riches et puissants. Ils étaient respectés par les tribus locales arabes pour leur religion, leur culture, leur érudition et leurs écrits. Ils construisirent des places fortes aux sommets des montagnes et développèrent avec succès plantations et cultures. Ils maitrisaient l’art de la guerre, possédaient des chevaux et des armes sophistiquées. Et pourtant…ils disparurent presque totalement en un temps relativement court, à peine quelques années.

Leur histoire devrait faire frissonner chaque Juif.

Les Juifs de Médine se répartissaient en trois groupes: Les Banu Qaynuqa, forgerons, fabricants d’armes et orfèvres - les Banu Nadir, propriétaires de palmeraies de dattes - les Banu QurayUa, négociants en vin. Ces tribus se querellaient souvent et leur hostilité dégénérait parfois au point de se transformer en véritable bataille rangée.

Mahomet se rendit à Médine après s’être enfui de La Mecque en 622. A son arrivée dans la ville, il conclut une alliance avec les Juifs. Il étudia dans leurs salles d'étude et adopta plusieurs de leurs coutumes qu’il intégra dans sa religion naissante (l’interdiction par exemple de manger du porc). Mais lorsqu’après deux ans, Mahomet ne put toujours pas convaincre les Juifs de l'accepter comme prophète et de se convertir à sa religion, son attitude se transforma en pure hostilité. Il demanda à ses amis d'assassiner et de décapiter Ka'b Ibn al-Ashraf, un célèbre poète juif qui était aussi le chef de la Banu Nadir (la tribu de cultivateurs de dattes). Il donna l’ordre suivant à ses disciples: «Tuez le plus grand nombre de Juifs. »

Mahomet assiégea alors les Banu Qaynuqa (la tribu des forgerons), sachant que les deux autres tribus juives ne leur viendraient pas en aide. Les Banu Qaynuqa étaient des guerriers aguerris mais la nourriture et l'eau faisaient cruellement défaut à cause du siège, si bien qu’affaiblis et acculés, ils décidèrent de se rendre.

Arrêtez tout ! Cette histoire ne tient pas debout! Si je lis un scénario d’Hollywood qui se déroule ainsi, je le refuse immédiatement, en clamant qu’il est aussi irréaliste qu’absurde. Enfin ! Voilà le personnage principal, Mohammed, qui déclare ouvertement sans ambigüité son intention de tuer tous les Juifs. Il a même commencé son massacre macabre en décapitant le chef de la tribu des cultivateurs de dattes.

L’unité du peuple juif est-elle une pilule si amère à avaler que les Juifs lui préfèrent le cyanure?

Les forces de Mohammed étaient alors plus faibles que celles des Juifs si elles avaient été réunies. Pourquoi les cultivateurs de dattes et les négociants en vin ne se sont-ils pas unis pour briser le siège et sauver les forgerons? Comment purent-ils rester assis et laisser périr leurs frères? Même s’ils détestaient leurs coreligionnaires, ils auraient dû forcément réaliser que s’unir en vue d'éradiquer les forces du sanglant Mahomet était, à long terme, dans leur propre intérêt. Et ceux-là étaient censés être des Juifs brillants? J’aurais jeté, en ricanant ce scénario dans la poubelle.

L'Histoire, cependant, à l’inverse d’Hollywood, ne s’encombre guère de critères de logique. Les deux autres tribus juives ne firent strictement rien pour sauver les Juifs forgerons. Après la capitulation, Mahomet voulut massacrer la tribu vaincue, mais son allié Abdullah Ibn Ubayyy empêcha le massacre, et ils furent donc exilés à Edri (qui se trouve de nos jours en Jordanie).

Mahomet confisqua tous leurs biens. Ceux-ci, considérables, l’aidèrent à se renforcer et devenir plus puissant. Aussi, un an plus tard Mahomet put se concentrer sur la tribu juive suivante, celles des cultivateurs de dattes. Et il contracta une alliance avec la tribu des négociants en vin, pour mieux s’assurer qu’elle ne viendrait pas à leur secours.

C'est de la folie! Le correcteur en moi, qui rejeta un grand nombre de théories de complot farfelues, se rebelle et ne peut accepter celui-ci. Ces Juifs, négociants en vin, ont dû trop abuser de leur marchandise et être complètement bourrés pour s’allier avec un ennemi juré des Juifs contre leur propre peuple. L’unité du peuple juif est-elle une pilule si amère à avaler que les Juifs lui préfèrent le cyanure?

Les forces de Mahomet mirent le siège devant les places fortes des cultivateurs de dattes en 625. Comme la tribu juive précédente, ils durent se rendre. Abdullah Ibn Ubayyy intervint une fois de plus et au lieu de massacrer les Juifs vaincus, Mahomet les envoya en exil dans la ville de Khaybar, dans laquelle, selon la tradition musulmane, habitaient des descendants des Cohanim, les prêtres juifs.

Trois ans plus tard, Mahomet conquit Khaybar, alors la ville la plus riche du nord de l'Arabie. Les Musulmans ne connaissant rien à l'agriculture, Mahomet autorisa donc la plupart des Juifs à y rester, avec le statut de dhimmis, c’est-à-dire des citoyens de seconde classe tout à fait officiels, qui devaient payer des taxes exorbitantes. Le deuxième calife finit par bannir totalement les Juifs de Khaybar, pour se conformer à la politique de Mahomet ne permettant aucune autre religion que l'Islam d'être pratiquée en Arabie.

De retour à Médine, la tribu des négociants en vin n'eurent que deux ans pour savourer leur position d’uniques survivants Juifs. Car en 627, Mahomet assiégea leur place forte avec 3.000 soldats. La tribu juive ne comptait qu’une force armée de 450 guerriers. Abdullah Ibn Ubayyy étant mort quelques mois auparavant, les Juifs savaient donc que personne n’intercéderait cette fois en leur faveur. Le chef des Juifs assiégés proposa qu’ils se convertissent à l'Islam ou qu’ils suivent l’exemple de Massada en tuant leurs femmes et leurs enfants pour qu’ils ne soient pas violés et réduits en esclavage et en combattant les Musulmans jusqu’à la mort. Les Juifs rejetèrent ces deux options et proposèrent plutôt de se rendre et de quitter Médine.

Mahomet rejeta leur offre. La tribu des négociants en vin, qui avait refusé à deux reprises d’aider les autres tribus juives assiégées, vaincue à son tour, subit le pire des sorts. Les enfants furent vendus comme esclaves, les femmes furent données aux soldats victorieux « pour l’usage des Musulmans » et les hommes (à l’exception de trois d’entre eux qui se convertirent à l'Islam) furent décapités sur la place publique. Selon la tradition musulmane, le sang des Juifs décapités inonda la place du marché de Médine.

Une communauté juive grande, riche et puissante fut ainsi anéantie en seulement trois ans. Fut-elle détruite par les forces de Mahomet ou par sa propre division?

Nos sages disent que le Saint Temple ne fut pas détruit par la supériorité des forces romaines. Il fut détruit par la Sinat Hinam, la haine gratuite qui régnait entre Juifs.

« Ceux qui n'apprennent pas de l'Histoire sont condamnés à la voir se répéter. » Il semblerait que les Juifs d'Arabie n'aient pas appris les leçons de notre histoire tragique.

Combien de fois devrons-nous encore rejouer la même scène?

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