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La France est un pays qui va très mal

La France est un pays qui va très mal (info # 012304/17) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

 

Quand cet article paraîtra, le premier tour de l’élection présidentielle française battra son plein. J’ignore qui seront les candidats en lice pour le second tour, et peu m’importe, car ce à quoi je tiens a déjà perdu.

 

Aucun des quatre candidats principaux n’ose dire qu’il défend les valeurs de la civilisation occidentale : au mieux, certains d’entre eux diront qu’ils défendent les “valeurs françaises”, sans aller plus loin et sans expliquer en quoi celles-ci consistent exactement.

 

Aucun des quatre candidats principaux n’ose se définir comme faisant partie du même ensemble civilisationnel que les Etats-Unis, ce qui est préoccupant dès lors que les Etats-Unis sont la principale puissance de la civilisation occidentale, et la seule au sein de la civilisation occidentale à même de résister à ceux qui veulent la détruire.

 

Aucun des quatre candidats principaux n’ose, a fortiori, afficher son amitié pour Israël, ce qui me semble très symbolique dès lors qu’Israël est un pays que tout partisan de la civilisation occidentale devrait défendre, parce qu’il est une démocratie en première ligne face au fanatisme, au totalitarisme et à la haine. Au mieux, un candidat pourra dire qu’il est “favorable à la sécurité d’Israël”, en ajoutant aussitôt qu’il est pour la création rapide d’un Etat palestinien, donc pour la création rapide d’un Etat terroriste voué à la destruction d’Israël.

 

Aucun des quatre candidats principaux ne propose une lutte efficace contre le terrorisme islamique et l’islamisation du pays. Deux d’entre eux, ceux issus de la gauche, évacuent totalement la question, ou presque, et ce fut flagrant au moment de l’attentat sur les Champs Elysées jeudi : l’un parle de la “violence” en général, en oubliant qu’il en a souvent été l’adepte, l’autre tient les propos flous et transparents qui le caractérisent. Les deux candidats de droite font mieux, mais Marine Le Pen propose une fermeture des frontières impossible à mettre en œuvre dans le contexte présent (combien d’agents de la police des frontières faudrait-il recruter, et quand seraient-ils opérationnels ?), et François Fillon suggère un combat contre l’islamisme "au côté de l’Iran", ennemi principal d’Israël, soutien primordial du Hamas et du Hezbollah. Sans commentaire.

 

L’un des quatre candidats, celui qui tient des propos flous et transparents, est, il y a peu, allé en Algérie, pays gouverné par un parti arrivé au pouvoir par le terrorisme et le crime contre l’humanité. Il a profité de l’opportunité pour dire que la colonisation française avait été un crime contre l’humanité. Je le prenais jusqu’à ce moment pour un candidat factice, mais il a montré à Alger qu’il se conduisait en complice des massacres de harkis et de pieds noirs, et il a d’ailleurs reçu les compliments de l’Etat Islamique pour ses belles paroles. Qu’il puisse être en lice pour devenir président suffit à me donner la nausée.

 

Un autre candidat, celui qui parle de la “violence”, est pire encore. Admirateur de criminels tels que Hugo Chavez, Fidel Castro ou Yasser Arafat, il a osé, dans une émission de télévision, juste après l’attaque islamique antisémite entre l’Hypercasher de la Porte de Saint Mandé refuser d’incriminer l’extrémisme islamique, mais ne s’est pas privé d’incriminer “l’extrémisme juif”. Un antisémite n’aurait pu que se délecter de ses mots. Qu’il puisse attirer tant d’électeurs potentiels suscite en moi un intense dégoût.

 

Marine Le Pen a été, je le dis parce que c’est un fait, la seule à oser incriminer le seul antisémitisme qui tue en France aujourd’hui, l’antisémitisme islamique. Elle a été la seule à oser parler de l’assassinat de Sarah Halimi, une femme médecin juive assassinée par un musulman “radicalisé” qui la traitait régulièrement de “sale juive” et qui est maintenant considéré comme un malade mental. Elle est malheureusement à la tête d’un parti fort peu présentable et a un programme économique très proche de celui de l’admirateur d’Hugo Chavez, Fidel Castro et Yasser Arafat.

 

Reste François Fillon. Même si son programme économique est moins mauvais que celui des trois autres, je ne peux oublier, outre ses suggestions d’alliance avec l’Iran, des propos qu’il a tenus dans un passé pas du tout lointain sur la communauté juive (censée selon lui n’avoir pas toujours respecté “toutes les règles de la République”) et sur Israël (“menace pour la paix mondiale”). Lors, quand bien même Fillon tiendrait d’autres propos aujourd’hui, je ne pourrais m’empêcher de penser qu’il s’agirait de paroles de circonstance.

 

Je comprends le désarroi de mes amis Juifs français. Je ne peux que leur conseiller, plutôt que voter au deuxième tour, de voter avec les pieds, en se déplaçant et en partant.

 

Il n’est pas facile de partir, je sais. Néanmoins, le peuple juif a un pays superbe, libre, démocratique, prospère, dynamique et fort. Des assassins peuvent agir dans ce pays, mais des assassins peuvent aussi agir en France.

 

Un ancien Premier ministre a dit que la France ne serait plus la France sans sa population juive.

 

Dès aujourd’hui, on peut légitimement se demander si la France est encore la France et ce qu’est vraiment la France.

 

Un pays où les quatre principaux candidats à une élection présidentielle sont les candidats dont je viens de parler est un pays qui va très mal.

 

Je ne m’attends pas, quel que soit le prochain président français, à ce que quoi que ce soit s’améliore.

 

Je pourrais voter pour un candidat libéral en économie, conservateur au sens américain du terme, donc défenseur du droit naturel des êtres humains et de la démocratie libérale face aux périls totalitaires, ennemi clair et net de tous les antisémitisme et de tous les racismes, défenseur sans détours ni circonlocutions de la civilisation occidentale en tant que civilisation judéo-chrétienne.

 

Ce candidat n’existe pas. Je crains qu’il ne puisse exister dans la France d’aujourd’hui.

 

Je crains aussi qu’un scénario proche de celui décrit dans le roman Soumission, de Michel Houellebecq se réalise, et qu’en 2022, il y ait bien pire encore que les quatre candidats en lice ce dimanche pour l’accession au second tour de l’élection présidentielle française.

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