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L’IMPORTANCE DU MOIS D’ELLOUL

L’IMPORTANCE DU MOIS D’ELLOUL

 

 Mordekhaï BENSOUSSAN

 

C’est le sixième mois de l’année hébraïque. Un mois très particulier ! Nos sages nous font remarquer qu’en acrostiche - alef, lamed, vav et lamed - le mot signifierait, en hébreu : ani lédodi védodi li

« Je suis à mon bien Aimé et mon bien Aimé est à moi ! ».

Ce verset, sous forme de déclaration d’amour, est tiré du Cantique des Cantiques (VI v.3) qui décrit de la plus belle manière les sentiments forts qui unissent D. à l’Assemblée d’Israël.

La tradition orale insiste sur cette période de prédilection où la proximité de D. est réelle, permettant une relation idéale entre Israël et D. Un dicton judéo-arabe dit, pour rimer avec la deuxième syllabe d’Elloul : « la porte du Ciel est ouverte ! » C’est donc la période où nous pouvons présenter nos supplications devant le Tout Puissant, implorer Son pardon, ranimer Sa mansuétude et Lui adresser louanges et glorifications. D’où vient cette prédisposition ? C’est que, du point de vue historique, Moïse était monté vers D. au sommet du Sinaï, afin d’y recevoir les Tables de la Loi, le 7 Sivan après la sortie d’Egypte, en l’an 2448 de l’ère hébraïque. Il y resta quarante jours pendant lesquels D. lui enseigna toute la Torah. Malheureusement, au quarantième jour, Israël se fourvoya et fit le veau d’or, ce qui précipita son retour vers son peuple et il brisa les Tables, devant le spectacle affligeant de la débauche d’Israël ; ce fut un dix sept Tamouz.

Dès le lendemain, Moïse se dressa pour prier et demander le pardon divin pour Israël ; cela prit à nouveau quarante jours. Au premier Elloul, D. accéda à sa demande et lui ordonna de monter à nouveau au sommet du Sinaï pour y recevoir les secondes Tables de la Loi que Moïse aura préalablement façonné. Il y resta de nouveau quarante jours et quarante nuits, et obtint le pardon de D. le quarantième jour c'est-à-dire le dix Tichri, jour de Kippour.

C’est pour cette raison que le Choulhan Aroukh rapporte la tradition de se lever de bon matin dès le lendemain de Roch Hodech Elloul, pour réciter les Sélihotes, textes liturgiques exprimant louanges et supplications, invoquant la miséricorde divine envers nous.

Cette tradition, très répandue dans les Communautés de rites sépharade et oriental, débute dès le lendemain de Roch hodèch et se poursuit jusqu’à la veille de Kippour ( Orah Hayim, chap. 581 ) .

Quant aux Communautés de rite achkénaze, la tradition de réciter les Sélihotes ne débute que le 1er jour de la semaine précédant Rosh Hachana ( idem ).

La raison de cette noble tradition est expliquée par le Michna béroura, dans ce même paragraphe :

la dernière partie de la nuit ainsi que l’aube, sont des moments propices pour la prière à D. Qui est particulièrement attentif à ce qui se passe dans ce monde-ci.

De Roch hodèch Elloul jusqu’à Yom Kippour, l’on compte exactement quarante jours qui correspondent aux quarante jours durant lesquels Moché est resté au sommet du Sinaï pour y apprendre la Torah de la bouche de D.

C’est au terme de ces quarante jours, ajoutés aux autres quarante jours depuis le dix sept Tamouz où Moché brisa les premières tables de la Loi, que D. accorda Son pardon, le dix Tichré c'est-à-dire le jour de Kippour, qui devint désormais le jour du Pardon.

Voici pourquoi cette période d’Elloul est propice pour la prière et les supplications qui aboutissent certainement au pardon de nos fautes.

Il est également de coutume de sonner du chofar après la récitation des Sélihotes, tous les matins, ou après la prière de Chahrit, dans les Communautés achkénazes. Le chofar est un moyen excellent pour éveiller l’esprit à la téchouva. Il rappelle également le chofar de Moché pour nous signaler qu’il ne reste que quarante jours avant Kippour. Mais il y a aussi la raison historique, liée à ce que nous écrivions ci-dessus : au moment de remonter la seconde fois au Sinaï, Moïse prit la précaution de faire retentir le chofar aux quatre coins du camp d’Israël, afin de faire savoir à tout le peuple qu’il montait à partir de cet instant, et qu’il ne fallait pas commettre à nouveau, la même erreur de calcul des quarante jours où il sera retenu là-haut.

Avis à la population !!...

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