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Jérusalem au fil des siècles

Jérusalem au fil des siècles

 

La ville de Jérusalem est immuablement liée à l'histoire du peuple juif. La place essentielle qu'elle tient dans les traditions juives plonge ses racines il y a plus de quatre millénaires, avec le sacrifice d'Isaac sur le mont du Temple, le mont Moriah, appelé à devenir le site du Temple.

 

En l'an 1004 avant l'ère chrétienne, le roi David s'empara de la petite cité jébusite qu'il transforma en capitale de son royaume. Son héritier, le roi Salomon, y édifia le Premier Temple. La ville resta la capitale du royaume pendant les quatre siècles où régnèrent les souverains de la dynastie davidique, jusqu'à sa conquête et sa destruction par les Babyloniens en 586 avant l'ère chrétienne. Quand la Perse conquit Babylone, les Juifs obtinrent le droit de retourner dans leur patrie, Erets-Israël. 70 ans plus tard, la ville et le Temple furent reconstruits. Pendant les 500 ans qui suivirent le retour d'exil, Jérusalem resta au coeur du culte et de la culture juive.

Ce fut le tour des Grecs séleucides de conquérir Eretz-Israël et de profaner le Temple. La révolte des Maccabées en 167 avant l'ère chrétienne fut dirigée contre l'envahisseur païen et restaura l'indépendance juive sous la direction de la dynastie hasmonéenne.

 

En -63, Pompée conquiert Jérusalem et rattache la Judée à l'empire romain. La population juive se révolte contre Rome, provoquant en représailles la destruction de Jérusalem et du Temple, le massacre de ses habitants et l'exil des rescapés. Une deuxième révolte juive - conduite par Bar-Kochba entre 132 et 135 - se solde par un échec d'autant plus cuisant que Jérusalem est rasée et remplacée par une ville romaine païenne : Aelia Capitolina, interdite aux Juifs. Sa population juive se disperse à l'étranger (diaspora) et en Galilée.

 

Au cours des siècles qui suivront, et qui tous apporteront leurs occupants étrangers à Jérusalem - Rome jusqu'en 324, Byzance (324-614), Perse (614-638), Arabes (638-1099), Croisés (1099-1291), Mameluks (1291-1516), Ottomans (1516-1917) et Britanniques (1917-1948) - la population juive constitua toujours la principale communauté de la ville.

Jérusalem est évoquée plus de 800 fois dans la Bible. Elle est désignée de 70 noms dans la littérature post-biblique. Sa destruction occupe une place exceptionnelle dans la mémoire collective juive, dans la liturgie, dans les jeûnes (en particulier celui de Tish’a be’Av qui met fin à trois semaines de deuil). Les Juifs du monde entier prient en direction de Jérusalem. La tradition de briser un verre sous le dais nuptial qui conclut la cérémonie du mariage juif est symbolique : la joie ne peut être totale tant que Jérusalem n'est pas reconstruite dans sa splendeur passée. De même, les Juifs orthodoxes laissent dans leurs maisons un endroit non plâtré en souvenir du Temple. La Haggadah de Pessah et les prières de Yom Kippour s'achèvent sur une phrase prononcée avec ferveur : « L'an prochain à Jérusalem ! »

 

Un jour, Napoléon fit son entrée dans un synagogue un jour de Tish’a be’Av. Il y vit des Juifs assis par terre qui se lamentaient et demanda la raison de leur affliction. On lui répondit que les personnes présentes pleuraient la destruction de Jérusalem et du Temple. « Quand cela advint-il ? », demanda l'empereur. « Il y a deux mille ans », lui répondit-on. Et Napoléon de rétorquer : « Un peuple qui se souvient de sa patrie pendant deux mille ans finira par y retourner. »

 

Chants sur Jérusalem

 

 

 

 

 

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